Sommaire
PIB national par secteur d’activité
Le PIB national est présenté ci-dessous par secteurs d’activités. L’Industrie y est représentée en Orange. [1]
On observe une augmentation constante du PIB national, sauf 2020 bien sûr.
Un graphe qui n’est pas présenté et qui relate une autre note positive : le PIB par habitant est en constante augmentation aussi. [1]
Si l’on observe les mêmes chiffres sur une base 100, on obtient le graphique suivant. L’Industrie française y est toujours en orange.
Si le PIB augmente régulièrement depuis 1995, on note un point important :
- Post-guerre, l’Industrie représente 30 % du PIB (absent du graphique) ;
- En 1995, c’est 19,5 % ;
- Aujourd’hui, c’est 12 %.
Balance commerciale – un déficit régulier
La balance commerciale est représentée ci-dessous. L’Industrie française est représentée en orange.
On observe que le déficit commercial est principalement généré par le déficit industriel.
Le pic négatif de 2022 n’est que transitoire – les chiffres de 2023 sont moins négatifs.
Pour autant, on observe en bleu clair que la balance commerciale globale, incluant les services, reste négative depuis 2006. La hausse des services depuis 2020 ne suffit pas à contre-balancer le déficit industriel.
Identification d’un point mort industriel ?
D’un point de vue purement analytique, en 2006 (année de bascule de la balance commerciale dans le négatif) le secteur industriel français participait à hauteur de 15,6 % dans le PIB national.
On pourrait identifier un premier objectif de point mort industriel à ce taux là (point mort = nous générons plus d’argent que nous en consommons).
Avec l’évolution récente des Services depuis 2020, nous pourrions espérer dans ces nouvelles conditions une bascule vers le positif de la balance commerciale.
En observant nos voisins, on peut se rendre compte de la différence entre la France et ses voisins.
En complément à ce graphe, l’Industrie représenterait (source Statista en 2022 [2]) :
- 17 % aux UK ;
- 25 % en Suisse ;
- Plus de 40 % en Irlande et en Norvège.
On peut donc voir que, par rapport à nos voisins, un équilibre industriel serait plus aux alentours de 17% comme nos voisins britanniques, voire dépasser les 20%.
Quel cap se fixer ?
UK, un pays de services ?
On entend souvent que la France est devenue par choix un pays de services, quand l’Allemagne devait rester un pays industriel.
Sommes-nous un pays de Services ?
Nous nous comparons régulièrement avec les UK qui s’affirment aussi comme une nation de Services. Pour autant, nous l’avons vu, les UK restent un terroir industriel avec 17 % d’Industries dans le PIB.
La balance commerciale des UK en 2023 se répartie comme suit :
- Importation de Biens : $791 Md ;
- Exportation de Biens : $521 Md ;
- La balance commerciale sur les Biens est donc déficitaire de $260 Md.
En ce sui concerne les Services, les échanges se répartissent comme suit :
- Importation de Services : $394 Md ;
- Exportation de Services : $583 Md ;
- La balance est donc excédentaire de $190 Md.
Si la balance globale reste négative de $70 Md, le poids des Services est 4 fois plus élevé aux UK qu’en France.
La Chine, un pays avec qui commercer ?
Depuis l’entrée dans l’OMC en 2001, la Chine est devenue un partenaire important au niveau mondial.
Voici la balance commerciale avec différents pays, dont la Chine. Cette balance commerciale ne considère que les biens en 2022. [1]
Le déficit commercial en 2022 avoisine les 40 Md€ avec la Chine.
En complément, considérons les échanges de services : en 2021, l’excédent des échanges de services avec la Chine est de 6 Md€ environ.
Pour finir, observons les investissements :
Le stock des investissements français en Chine avoisinerait les 32 Md€ en 2021, et générerait un CA de 72 Md€ pour la France. L’Allemagne aurait moins d’investissements, mais un CA 2 fois supérieur.
En retour, la Chine aurait un stock d’investissements en France de 3 Md€ en 2021. [3]
La question à laquelle je ne trouve pas de réponses : combien cela génère-t-il de bénéfices qui reviennent sous pavillon français ?
Il y a peu de chances qu’il y ait autant de bénéfices que de déficit.
En conséquence, est-ce que la France ou l’Europe doit se doter de mécanismes douaniers afin de protéger certains pans industriels afin de les revitaliser ?
L’Industrie Française et le Textile
Sujet de prédilection de mon projet, le secteur textile parle par lui-même. [1]
Avec un effectif salarié divisé par 4 en 30 ans et un déficit commercial qui a été multiplié par 3,6 sur la même période, le secteur textile a terriblement souffert de l’ouverture au marché international.
Si aujourd’hui nous exportons encore du Luxe, la consommation française se sourcerait entre 1% et 3% sur une production locale.
Nous vivons une phase complexe de fermetures de marques du moyen-de-gamme suite à l’apparition de la Fast-Fashion et, plus récemment, de l’Ultra-Fast-Fashion.
La Fast-Fashion elle-même se retrouve confrontée à plus fort qu’elle.
Après avoir fermé la production (fermetures d’usines), nous fermons la conception (marques) et la commercialisation (magasins).
La notion de TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) perd de plus en plus de sens. Dans l’Ultra-Fast-Fashion, les vêtements sont commercialisés directement à partir du pays producteur. Il n’y a donc plus de Valeur Ajoutée générée en Europe, donc plus de captation de TVA.
Impact de la situation textile dans le déficit commercial
Lecture des déficits :
- Déficit des biens : 99,6 Md€ ;
- Déficit des produits manufacturés au sein des biens : 54,8 Md€ ;
- Déficit du secteur textile : contribue pour 5,6 Md€.
L’Industrie textile représente donc 5% du déficit commercial français.
Nous le voyons dans cet article, l’Industrie Française peine à se recréer. Les politiques qui se sont enchaînées n’ont pas réussi (ou souhaité ?) mettre les moyens suffisants pour redynamiser l’Industrie Française.
La France est en déficit commercial régulier, et les Services ne sont pas suffisants pour contrer les déficits.
La situation du commerce Français est critique. L’Industrie Française est dans une situation d’autant plus critique qu’elle génère une large partie du déficit.
L’Industrie Textile Française est un bel exemple de la situation extrême vers laquelle nous avons évolué sans se définir de vrai cap.
Souhaite-t-on changer ?
Pour aller plus loin :
[1] https://www.insee.fr/fr/accueil
[2] https://fr.statista.com/
[3] https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/CN/echanges-bilateraux-entre-la-france-et-la-chine
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