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Manifeste sur l’Industrie française

L’Industrie Française a besoin d’un état interventionniste

Publié le

par Guillaume Recorbet

Une Industrie textile qui se meurt

L’Industrie textile est un très bon exemple des mécaniques du monde industriel.

Née à la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème siècle, l’Industrie Textile a été créée pour répondre à des besoins croissants de production, a priori pour l’armée dans un premier temps.

Pendant le XIXème siècle, l’Industrie textile va aller de paire avec la mondialisation. Le Coton poussant sous des latitudes propices et dans des conditions géographiques et climatiques particulières, la mondialisation de volumes va apparaître entre les pays cultivateurs (US, Inde) et les pays producteurs (l’Europe occidentale, en premier lieu les UK).
Là encore pour répondre à un besoin.

L’Industrie Textile va ensuite se rapprocher de l’Industrie chimique fin du XIXème siècle, notamment pour remplacer la soie naturelle alors touchée par une maladie.
L’Industrie Textile va aussi se rapprocher de l’Industrie pétrochimique, notamment pour définir et produire les traitements phytosanitaires de synthèse dès le début du XXème siècle pour protéger les cultures fragiles.
La production de fibres synthétiques apparaît, quant à elle, dans l’entre-deux guerres.

Bien que dénigrée dans notre quotidien, l’Industrie Textile est donc une Industrie créative, puissante, féconde, qui ne se résume pas à la simple production de vêtements.
L’Industrie a, à chaque étape, pris des décisions bénéfiques pour l’Industrie et le consommateur.
L’Industrie a aussi porté la croissance occidentale.

En 1990, c’est près de 400,000 ouvriers qui travaillent encore à produire en France. En 2015, ce ne sont plus que 100.000 qui restent.
En 2001, la Chine entre dans l’OMC et deviendra rapidement l’usine du monde. Aujourd’hui elle exporte pour près de 50 % du marché mondial, et l’Asie exporte pour près de 70 % du marché mondial. L’Europe exporte, quant à elle, 20 % du marché.

La France est le 8ème employeur européen dans la filière textile, et le 3ème exportateur. On y retrouve les marchés à forte valeur ajoutée. Concentrée autour de l’Industrie du luxe et des textiles techniques, la France continue malgré tout de promouvoir la qualité et les technologies du futur.
Mais ce sont des marchés de niche.

Aujourd’hui, il est estimé qu’un Français consomme entre 1 % et 3 % des vêtements du quotidiens fabriqués en France.

Dans sa course aux prix bas, nous avons perdu des savoir-faire (création, production, commercialisation), de l’emploi, le coton consomme 20 % des phytosanitaires mondiaux, 2/3 des fibres consommées sont issues du pétrole, nos vêtements ont perdu en qualité, et nous avons délaissé nos valeurs.

L’écosystème industriel français s’appauvrit

L’Industrie textile reflète en ça ce que l’Industrie est capable de faire : la spécialisation, source d’économies et d’efficacité, pour une meilleure rentabilité.

Cet exemple de l’Industrie Textile trace le chemin du devenir d’autres Industries (l’Industrie Automobile est un bel exemple de ce cheminement).

La France post-guerre, c’était 30 % d’Industrie dans le PIB.
En 1995, ce n’est plus que 19.5 %.
Aujourd’hui, c’est environ 12 %.

Lisez l’article plus détaillé sur les chiffres.

S’en suivent des constats : une contraction du pouvoir d’achat des ménages, un taux de chômage plus élevé et des prélèvements obligatoires en croissance, un PIB / habitant en stagnation, une balance commerciale négative depuis 20 ans.
La France s’appauvrit petit à petit et à tous niveaux.

L’Industrie, depuis sa création, est le vecteur même du libéralisme économique.
L’Industrie Textile, en tant que première des Industries, est l’exemple même de ce que le libéralisme, éclairé dans un premier temps, sans frein dans un second, peut réaliser.
L’Industrie occidentale subit aujourd’hui le laisser-faire politique et la vision auto-centrée libérale.

L’Industrie, seule issue

La France aurait fait le choix d’une société de service, quand l’Allemagne resterait terre de production. Pourtant la balance commerciale française est déficitaire – les Services peinent à la rééquilibrer.
On sait que l’Industrie est le secteur d’activité qui exporte le plus. L’effet de levier y serait 2x supérieur.

Malheureusement, les investisseurs ne s’intéressent qu’aux licornes prometteuses. Ces Industries de la Tech concentrent les regards et les investissements.
Mais une double réalité vient enrayer le vernis policé :

  • La création d’emplois dans une usine High Tech ne sert pas si, en face, on en supprime autant dans une usine « désuète » ;
  • Monter une usine ne peut se faire que par l’existence d’un maillage de fournisseurs. Ce maillage ne peut subsister que par la présence d’Industries multiples, quelles qu’elles soient.

L’Industrie est un écosystème vivant, un tout. Un vivier fécond et créatif. Il doit vivre, évoluer, se nourrir l’un-l’autre. Il n’y a pas de sous-Industrie, ou d’Industrie-ancienne, si l’on considère que toute Industrie a en point commun un besoin en machines, en ouvriers, en fournisseurs, en clients, en capitaux.

Il existe donc un point mort industriel qui permette à son pays une certaine vélocité, créativité et indépendance économique.
Nous sommes en deçà de ce point mort.

L’Industrie est la solution – les Industries sont la solution.

Une société fragilisée – L’heure du sursaut ?

Les gouvernements se suivent, alternent, promettent, mais ne réussissent pas.
La décadence de l’Industrie date. Ni le nom, ni la couleur des politiques n’y a changé.

La divergence entre les masses françaises s’exprime en cet été 2024. Elle n’apparaît pas subitement – elle se montre et s’exprime depuis quelques années. La société s’éloigne du centre et de son point d’équilibre.
La société en est là – elle ne fait pas corps. Elle diverge. Et par là même elle s’affaiblit.

Le fonctionnement en silos imposé par la toute puissance Industrielle nous rend dépendants de nations dont nous ne partageons pas les mêmes valeurs, les mêmes idéaux sociétaux, et avec qui nous avons différentes raisons d’affirmer un conflit.
Ce fonctionnement en silos nous a aussi montré, lors de tensions, que nous n’étions plus capables de réagir et d’affirmer une indépendance certaine, ou du moins une certaine indépendance.

Ces relations forcées nous mettent face à nos valeurs et face à nos contradictions. Une société forte réagit et réaffirme ses valeurs. Une société qui accepte ses contradictions s’affaiblit.

Cette société fragilisée est la conséquence même de la décadence industrielle.
Cette société fragilisée ne se retrouvera que par une Industrie réaffirmée.

La prise de conscience environnementale vient nous confronter à une frontière supplémentaire.
Cette limite atteinte, cette défaillance, est la source de maux actuels et futurs, et dissociera d’autant plus notre Société.

Les visions court-termistes cumulées nous ont fait prendre un virage dangereux. La somme des intérêts des entreprises ne peut répondre au besoin global de l’État et d’une Société.
L’entreprise, comme acteur économique, ne peut s’intéresser à tous les pans d’une Société.

L’État doit prendre le relais. Pour l’équilibre de son Industrie, pour l’équilibre de son modèle économique, et donc pour la Société.

La direction politique

Si signée Clovis n’est pas un parti politique, ni un projet politique, signée Clovis est une vision politique.

signée Clovis ne vise pas à dire si tel ou tel parti doit être préféré. signée Clovis exprime que pour répondre à sa vision politique basée sur 3 piliers :

  • Industrie Française
  • Écoresponsabilité
  • Société

il faudra 3 conditions :

  • Un État qui redonne des caps industriels forts et larges ;
  • Un État qui encadre et accompagne l’Industrie ;
  • Un État qui rassemble une Industrie, une écoresponsabilité et une société.

De ces 3 conditions, un seul parti en 2024 propose et défend des idées proches.

En cet été 2024, un vent de tension souffle sur notre pays.
Jusque là chez les Autres, le problème de l’extrême soulève notre Société.
Si beaucoup de marques se sont exprimées sur leur idées politiques, signée Clovis considère qu’il n’est pas de la responsabilité d’une marque de prôner un parti ou un autre.
Mais signée Clovis, en tant que vision politique, se doit d’observer, d’analyser et de résumer l’information qu’il a à sa disposition.
Cette information est parlante.

Pour aller plus loin :
https://euratex.eu/wp-content/uploads/EURATEX_FactsKey_Figures_2022rev-1.pdf
https://www.lefigaro.fr/vox/economie/la-france-est-devenue-le-pays-europeen-le-plus-desindustrialise-20200720
https://video.lefigaro.fr/figaro/video/pierre-vermeren-une-grande-partie-de-la-population-francaise-ne-frequente-jamais-les-classes-populaires/

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